AG/SHC/3950
Troisième Commission
10e & 11e séances - matin et après-midi
De nombreuses délégations expriment également leur préoccupation sur le sort des travailleuses migrantes face aux crises multiples
La nomination, dans les meilleurs délais, d'un représentant spécial du Secrétaire général chargé notamment d'engager une action de sensibilisation pour lutter contre le fléau de la violence à l'encontre des femmes et des filles pendant les conflits armés a été vivement souhaitée au deuxième jour du débat général de la Troisième Commission de l'Assemblée générale sur la promotion de la femme.
Réaffirmant que la situation encore difficile des femmes dans le monde exigeait des « actions et pas seulement des promesses », plusieurs délégations ont estimé qu'une telle nomination contribuerait sans aucun doute à l'accélération de la réalisation du troisième Objectif du Millénaire pour le développement axé sur la promotion et l'autonomisation de la femme.
Le Liechtenstein a, personnellement, interpellé le Secrétaire général pour qu'il prenne des mesures rapides et s'est prononcé contre l'impunité en réaffirmant le rôle important de la Cour pénale internationale (CPI) dans la possibilité de témoignage, de recours et de réparation pour les victimes de la violence sexuelle dans les situations de conflit armé.
La représentante de Monaco a considéré que la résolution 1888 (2009) du Conseil de sécurité « établit sans équivoque le lien entre le maintien de la paix et de la sécurité internationales », d'une part, et la prévention et la répression de la violence sexuelle utilisée comme tactiques de guerre contre les civils, d'autre part.
Ce même pays a par ailleurs loué les progrès accomplis dans la mise en œuvre de la Stratégie globale d'aide et de soutien aux victimes d'actes d'exploitation et d'abus sexuels commis par des membres du personnel de maintien de la paix. Djibouti a d'ailleurs préconisé une « tolérance zéro » pour les soldats de la paix qui se rendent coupables de tels exactions.
Plusieurs pays qui sortent de périodes de conflit ou de troubles postélectoraux comme la Côte d'Ivoire, le Zimbabwe et le Sri Lanka ont souligné l'importance d'intégration d'une perspective sexospécifique dans les politiques nationales en prenant en considération la résolution 1325 du Conseil de sécurité.
Prônant une approche plus transversale en vue de la promotion et de l'autonomisation de la femme, des délégations comme la République islamique d'Iran, le Sénégal, la République arabe syrienne, les Maldives et d'autres encore ont réaffirmé les liens étroits qui existent entre la violence à l'égard des femmes et l'accès de celles-ci aux droits économiques et sociaux, ainsi que leur droit au logement, à la santé, à l'éducation, à un travail décent et à la propriété foncière.
Par ailleurs, certaines délégations ont fait part des mesures prises pour lutter contre des phénomènes régionaux ou nationaux discriminatoires ou nuisibles aux femmes et aux filles. Le Kirghizistan s'est penché sur le problème de l'enlèvement des filles mineures en vue d'un mariage forcé. Il a expliqué que cette pratique n'était pas une tradition dans son pays et que celui-ci avait déjà pris des mesures appropriées pour y remédier, en élevant par exemple à 18 ans l'âge minimum du mariage.
Le sort des travailleuses migrantes a aussi préoccupé un certain nombre de délégations qui, comme celle des Philippines, ont remarqué qu'en cette période de crises multiples, elles étaient les premières à être licenciées et à être victimes de violences, en particulier dans les zones d'export où beaucoup de jeunes migrantes sont employées sous contrats temporaires. Le Nicaragua a, de son côté, jugé scandaleux qu'au niveau international, le seul instrument de droit destiné à promouvoir les droits des travailleuses migrantes et de leur famille n'ait été ratifié que par 40 États.
Enfin, l'Indonésie travaille avec les pays de destination pour élaborer des accords mutuellement avantageux, tout en collaborant avec l'Organisation internationale du Travail (OIT) afin de former les fonctionnaires à la protection des travailleurs migrants.
Auparavant, la Troisième Commission, qui est chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, avait entendu les présentations de sept projets de résolution relatifs au développement social, à la prévention du crime et justice pénale, sur lesquels elle se prononcera cette semaine.
Sont intervenus dans le cadre du débat général, le Kazakhstan, la République islamique d'Iran, la République-Unie de Tanzanie, le Nicaragua, la Bolivie (État plurinational), la République de Corée, le Liechtenstein, la Fédération de Russie, la Colombie, Monaco, le Venezuela, le Sénégal, la Thaïlande, la République arabe syrienne, la Côte d'Ivoire, le Kirghizistan, l'Indonésie, le Nigéria, la Jordanie, l'Australie, le Sri Lanka, la Namibie, El Salvador, la Slovénie, les Philippines, la République démocratique populaire de Corée (RPDC), le Swaziland, l'Inde, le Kenya, Israël, Singapour, la Pologne, Saint-Marin, le Yémen, l'Ukraine, le Bangladesh, la Mongolie, l'Afghanistan, l'Argentine, Bahreïn, la Jamahiriya arabe libyenne, les Maldives, la République dominicaine et Djibouti.
Les délégations du Japon, de la RPDC, des États-Unis et de Cuba ont exercé leur droit de réponse.
La Commission reprendra ses travaux le mercredi 14 octobre, à 10 heures, pour achever son débat général sur la promotion de la femme.