Soixante-quatrième session
Point 43 de l'ordre du jour provisoire*
Rapport du Haut-Commissaire des Nations Unies
pour les réfugiés, questions relatives aux réfugiés,
aux rapatriés et aux déplacés et questions humanitaires
I. Introduction
1. La paix et la sécurité demeurent fragiles dans une grande partie de l'Afrique. La fourniture d'assistance et de protection a donc constitué un défi, souvent dangereux et cependant vital pour répondre aux besoins des millions de personnes qui fuyaient l'insécurité, les conflits politiques et la persécution. Les catastrophes naturelles de plus en plus graves ainsi que les crises alimentaires et énergétiques ont exacerbé la situation précaire des populations déplacées qui luttaient pour survivre et elles ont opéré des ponctions importantes dans les budgets des organismes des Nations Unies.
2. Le nombre de réfugiés en Afrique a continué de diminuer pour la huitième année consécutive. =C0 la fin de 2008, 2,1 millions de réfugiés étaient recensés alors qu'ils étaient plus de 3,4 millions en 2000. La population réfugiée a baissé de 7 % entre le début et la fin de 2008, essentiellement grâce à un certain nombre d'opérations réussies de rapatriements volontaires. L'intégration locale et la réinstallation dans des pays tiers ont également constitué des solutions durables pour de nombreux réfugiés africains. Toutefois près de 98 % des réfugiés en Afrique sont exilés depuis plus de cinq ans car bloqués dans des situations prolongées.
3. En ce qui concerne les personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays, on estime qu'à la fin de 2008, 11,6 millions de personnes étaient déplacés par des conflits en Afrique, dont quelque 2 millions de personnes récemment déplacées au cours de l'année. Ces chiffres représentent près de la moitié du total des personnes déplacées par des conflits dans le monde. Par ailleurs des millions d'autres ont été déplacées par des catastrophes naturelles.
4. L'année 2008 a marqué le dixième anniversaire de la publication des Principes directeurs relatifs au déplacement de personnes à l'intérieur de leur propre pays. Ces principes sont devenus une référence importante dans l'élaboration des cadres normatifs régissant la protection des personnes déplacées dans les législations et politiques nationales, notamment en Afrique, o=F9 la plupart des progrès ont été réalisés. Les états africains ont également franchi un pas important dans l'élaboration de normes régionales avec la formulation de la Convention de l'Union africaine pour la protection et l'assistance aux personnes déplacées en Afrique.
Cette convention sera ouverte à l'adoption par les chefs d'état et de gouvernement au cours du Sommet spécial de l'Union africaine sur les réfugiés, les rapatriés et les personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays en octobre 2009.
5. Les combats et l'insécurité ont limité l'accès humanitaire dans de nombreuses parties de l'Afrique et entravé la fourniture de protection et d'assistance. Malgré les mesures d'atténuation, l'insécurité persistait : les bénéficiaires de l'assistance et les personnels des Nations Unies et de leurs partenaires étaient blessés, enlevés ou tués.
Non seulement la fourniture directe de l'aide était impossible dans certaines zone mais l'accès humanitaire limité rendait également difficiles les négociations sur les modalités de fourniture de l'aide dans d'autres zones. En raison de cet accès limité, la présence de la communauté internationale était également restreinte dans desrégions o=F9 des violations des droits de l'homme étaient commises, ce qui entravait les efforts déployés pour assurer la protection des populations par la présence des organisations internationales.
6. Les pays africains ont été les principaux bénéficiaires du financement international des secours d'urgence et des opérations humanitaires. Entre janvier 2008 et la fin de mai 2009, un peu plus de 6,6 milliards de dollars des états-Unis ont été alloués aux activités humanitaires en Afrique en réponse à 26 appels interorganisations des Nations Unies et des organisations non gouvernementales (ONG) partenaires. La majorité de ces appels visait à financer les activités en faveur des personnes déplacées. Le Fonds central d'intervention pour les urgences humanitaires a permis d'apporter une réponse plus prévisible aux situations d'urgence, notamment par des subventions destinées aux situations d'urgence dans 37 pays d'Afrique, le montant total atteignant 351 millions de dollars des états-Unis, soit 57 % des montants décaissés par le Fonds. Les subventions affectées aux interventions rapides, notamment pour des projets visant à faire face à la crise alimentaire, se sont élevées à un montant total de 214 millions de dollars des états-Unis. Les situations d'urgence insuffisamment financées ont obtenu 138 millions de dollars des états-Unis. Les principaux bénéficiaires étaient la République démocratique du Congo (15,4 %), l'éthiopie (11,7 %), le Kenya (10 %), le Soudan (9,4 %) et le Zimbabwe (8,4 %).